Bien des candidats citent le perfectionnisme comme leur principal défaut lors d’entretiens de recrutement, pensant - à tort - qu’il s’agit d’une qualité cachée ! En réalité, les études de psychologie montrent régulièrement les dégâts qu’il crée tant chez le perfectionniste que chez son entourage. Dans son ouvrage (non traduit en français) The Perfection trap, Thomas Curran montre que le perfectionnisme est synonyme de souffrance mentale, de contre-performance et d’incapacité à s’adapter… N’en jetez plus !
Il est d’autant plus difficile de lutter contre sa tendance au perfectionnisme que la société et les cultures d’entreprise le valorise. Dans un premier temps, repérer la ou les formes de perfectionnisme qui vous correspondent le plus aide déjà à prendre conscience des circonstances qui le favorisent.
De quelle(s) forme(s) de perfectionnisme vous sentez-vous le plus proche ?
le perfectionniste “classique” : vous êtes le seul à savoir comment bien faire les choses et vous avez du mal à travailler avec d’autres personnes tant leurs méthodes (ou absence de méthodes) vous irrite ! Vous finissez par tout faire vous-même et par vous créer quelques solides inimitiés.
le perfectionniste “procrastinateur” : avant de passer à l’action, vous voulez vous assurer que toutes les conditions sont réunies et que vous disposez de toutes les informations indispensables … ce qui n’arrive jamais. ! Vous finissez par être en retard ou par rendre un travail bâclé, ce qui vous irrite au plus haut point.
le perfectionniste “désordonné” : pour bien faire, vous vous lancez dans de multiples projets, mais vous n’en finissez aucun. Pourtant, vous y êtes presque !
le perfectionniste “intense” : vous voulez un résultat parfait et vous recommencerez - ou vous ferez recommencer - autant de fois que nécessaire. Cela s’avère plutôt usant, pour vous comme pour vos proches.
le perfectionniste “en quête de reconnaissance” : vous voulez être perçu comme le meilleur employé, le meilleur parent, le meilleur citoyen, le meilleur ami, etc. Vous vous mettez une forte pression dans vos différents rôles de vie pour obtenir la reconnaissance des autres (particulièrement fréquent chez la wonderwoman).
Vous avez repéré celui ou ceux qui vous ressemblent le plus ? Bravo, vous avez fait le premier pas ! Nous verrons dans un prochain numéro comment aller plus loin.
Cette typologie est tirée de l’entretien entre Katherine Morgan Schafler et Tamara Taggart (Telus Talks, 25 avril 2023).
Un outil utile : le 5-4-3-2-1
Dans un précédent numéro, j’ai évoqué différents moyens de “gérer le cerveau HPI en surchauffe”. Depuis, j’ai trouvé cet exercice qui me semble à la fois ludique et utile pour sortir d’une spirale de cogitations négatives et anxiogènes.
Il s’agit du 5-4-3-2-1 :
Repérez autour de vous 5 petits détails : un trou dans le mur, une irrégularité sur votre table, un reflet de la lumière, etc.
Concentrez-vous sur 4 ressentis : le moelleux de votre fauteuil, le pull qui gratte (fréquent chez les HPI !), la montre trop serrée, etc.
Prêtez attention à 3 sons : le vent dans les arbres, une sirène au loin, le redémarrage du réfrigérateur, etc.
Notez 2 odeurs : celle d’une bougie d’intérieur ou du café froid dans votre tasse, etc.
Remémorez-vous 1 goût : vous n’êtes peut-être pas en train de manger ou de boire, vous pouvez donc faire appel à votre mémoire pour vous rappeler du goût du pad Thai que vous avez mangé la veille ou de votre dentifrice.
Ces exercices vous obligent à vous concentrer sur l’ici et maintenant ainsi qu’à vous ancrer dans vos cinq sens. Ils permettent d’arrêter ou tout du moins de ralentir un flot de pensées inopportunes. Au fil des jours où vous le pratiquez, cela vous oblige aussi à faire preuve de créativité !
Qui suis-je ?
Je suis Florence Meyer, consultante en management, coach et auteur. HPI et membre de Mensa France, j’ai une majorité de surdoués parmi les personnes que j’accompagne en coaching. Je les aide à utiliser leur plein potentiel dans leur vie professionnelle et personnelle. Ce sujet vous parle ? Contactez-moi à champdupossible@gmail.com !
Bonjour,
Merci pour votre commentaire, bon, visiblement cela ne fonctionne pas pour tout le monde !
Je pensais que le côté ludique et créatif de l'exercice pouvait toucher un grand nombre de HPI, notamment des enfants. Avez-vous trouvé une autre méthode qui fonctionne mieux avec votre fils ?
Je suis un perfectionniste “intense”, mais je n'emmerde personne. Je focus dans mon coin sur mon temps dispo d'autant que je ne manage personne. Et il ne s'agit pas de "recommencer", mais d'aller au fond des choses, de tirer toutes les ficelles, d'identifier toutes les connexions, d'avoir une vision holistique et systémique. Est-ce la bonne case ou est-ce qu'il me manque une case ?