Pratiquez-vous le fractionné intellectuel ?
Inspirez-vous des coureurs à pied pour muscler votre capacité d’attention
Dans l'ouvrage « Les Surdoués et les autres » de Carlos Tinico et alii, les auteurs décrivent un phénomène relativement fréquent chez les surdoués : une alternance « de moments de suractivité, qui ont en réalité des moments de pure panique, jusqu'à tomber d'épuisement, et des moments où règne leur sentiment d'impuissance, et où ils ne font plus rien. Ils ne sont plus capables de la moindre action ».
Comment aller vers un mode de fonctionnement moins anxiogène, plus apaisé et plus productif ?
Il s'agit précisément de s'appuyer sur notre capacité à alterner des moments d'activité intense et des moments de repos total, mais de façon planifiée et maîtrisée. Cela change tout !
Vous connaissez peut-être la méthode du « fractionné », utilisée en course à pied ? Elle consiste à alterner, lors d'une même séance d'entraînement, des séquences de course rapide, voire très rapide, avec des séquences plus lentes, de récupération. Les coureurs sont souvent familiers du 30/30, soit 30 secondes rapides suivies de 30 secondes lentes, et on recommence... Utilisée régulièrement, cette méthode exigeante aide à progresser et à gagner en vitesse.
Pour votre cerveau de HPI, c'est pareil !
Cherchez à alterner, sur une journée, plusieurs phases de concentration intense et des phase de « vrai » repos.
La phase de concentration intense
Idéalement, cette phase n'est dédiée qu'à une seule tâche intellectuelle : pas de multi-tâches, pas d'interruptions pour préserver votre capacité d'attention. Bien sûr, ce n'est pas toujours facile à appliquer. Je vous recommande de commencer par des phases de 25 minutes, selon la méthode du Pomodoro. Cela peut vous sembler peu, mais si vous êtes réellement et complètement dédié à votre tâche, vous serez bluffé de votre efficacité et vous pourriez bien ressentir un peu de fatigue intellectuelle.
Comme en course à pied, vous allez petit à petit « muscler » votre capacité de concentration et vous pourrez passer à des phases d'1h30 à 2h. Vous pouvez aussi faire le choix de rester sur 25 minutes si cela vous convient mieux, à vous d'expérimenter !
La phase de vrai repos
Elle s'avère paradoxalement plus difficile que la phase de concentration intense : elle consiste à ne RIEN faire. Vraiment rien. Surtout pas dérouler votre fil de réseaux sociaux (effet délétère sur le moral, shoot de dopamine qui vous incite à rester plus longtemps que prévu, etc.) ni faire du tri dans votre boîte mail, qui sont des activités que nous considérons à tort comme reposantes pour le cerveau.
Autorisez-vous à regarder passer les nuages, allez chercher un verre d'eau, faites le tour du pâté de maison ou des bureaux.
Vous culpabilisez d'être inactif ? Détrompez-vous, Sandrine Gianola explique la richesse de ce que la neurobiologie appelle « l’état basal » : « On a pu constater que chez un sujet au repos, n'ayant d'autre consigne que de ne "rien faire" de nombreuses zones du cerveau sont plus actives que lorsqu'il effectue une tâche précise (...). L'état basal est un état de rêverie et d'extrême créativité (...). Ainsi, ne rien faire, en apparence, laisser aller ses pensées est une activité essentielle et d'une grande fécondité dont les "surdoués" ont particulièrement besoin. »
Voilà, si vous en aviez besoin, votre autorisation de ne rien faire… entre deux phases de concentration intense !
Qui suis-je ?
Je suis Florence Meyer, consultante en management, coach et auteur. HPI et membre de Mensa France, j’ai une majorité de surdoués parmi les personnes que j’accompagne en coaching. Je les aide à utiliser leur plein potentiel dans leur vie professionnelle et personnelle. Ce sujet vous parle ? Contactez-moi à champdupossible@gmail.com !