J’étais sur quoi, déjà ?
Comment préserver sa capacité d’attention et de concentration
Un constat alarmant
Sans même parler des troubles ou déficits de l’attention, notre perte de capacité d’attention est alarmante. Michael Posner est un psychologue américain spécialisé dans l’étude de l’attention et le résultat de ses études donne à voir une situation catastrophique. Jugez plutôt :
Après une interruption, il nous faut 23 minutes pour retrouver l’état de concentration précédent.
Au bureau, il devient rarissime de passer 1 heure sans être interrompu (appel, notification, messagerie instantanée, etc.)
Le temps moyen d’attention d’un adulte est de 3 minutes (les poissons rouges vont bientôt nous battre). Il est de 19 secondes chez les adolescents.
Notre capacité d’attention est également entravée par la baisse continue du temps de sommeil : en 100 ans, nous avons perdu 20 % de temps de sommeil.
Est-ce grave, docteur ?
Oui, car les interruptions causées par les technologies font baisser le QI de 10 points (il vaut mieux partir avec un peu d’avance !), nous ralentissent dans notre travail, nous conduisent à faire plus d’erreurs et pénalisent notre mémoire.
Dans son ouvrage « Stolen Focus », Johann Hari utilise l’expression de « human downgrading » ou « rétrogradation de l’humain » pour désigner nos difficultés à tirer pleinement parti de nos capacités cognitives.
Que faire ?
Pour préserver et utiliser votre potentiel intellectuel, vous pouvez :
noter sur un post it un sujet que vous chercherez plus tard, au lieu de vous lancer tout de suite dans la recherche et de vous apercevoir au bout de 45 minutes que vous vous êtes complètement éloigné de votre sujet de départ. (Ce phénomène que les anglo-saxons appellent le « rabbit hole », où se laisser absorber par un sujet, a aussi des bénéfices : par sérendipité, vous tombez sur des ressources intéressantes qui nourrissent votre curiosité… ou alors vous finissez devant des vidéos d’accidents de trampolines…)
Changer vos notifications sur vos différents appareils pour ne laisser que les notifications réellement importantes.
Se donner un délai de 10 minutes avant de vérifier son téléphone (selon les statistiques d’Apple Screen Time, un Américain touche son téléphone 2 617 fois / jour).
Utiliser la fonction « ne pas déranger » sur les outils de travail pour bloquer des temps de concentration.
Tester les téléphones qui ne font « que » téléphone.
Faire un sérieux tri dans vos réseaux sociaux et comptes suivis.
Vous entraîner plusieurs fois par an à des périodes sans écran.
Se donner un but clairement défini, mais aussi dans le temps, au moment de se lancer dans un temps de travail concentré.
S’efforcer d’être mono-tâche pour des sujets importants.
Veiller à son alimentation : une nourriture riche en sucres provoque des pics puis des creux de glycémie qui nuisent à l’attention.
Repérer les conditions dans lesquelles vous êtes davantage susceptible d’être dans le « flow », c’est-à-dire pleinement concentré sur votre tâche. Par exemple, avez-vous besoin d’un casque anti-bruit ou au contraire d’un bruit de fond ? Êtes-vous plus efficace chez vous ou à l’extérieur, avec d’autres personnes concentrées ou seul, etc. Essayez autant que possible de reproduire ces conditions idéales.
Être vigilant à la quantité de sommeil dont vous avez besoin pour fonctionner de manière optimale.
Voici ce qui fonctionne bien pour moi : le casque anti-bruit, une plage de temps définie (autour de 45 minutes), une tâche délimitée (par exemple la rédaction d’un article) et l’arrêt de toutes les notifications. Bon, il m’arrive parfois de finir par regarder des vidéos de mignonnes loutres…
Recommandation de lecture
Je ne suis pas une grande fan de science-fiction, mais il m’arrive d’en lire de temps à autres. Je suis « tombée » dans la science-fiction chinoise et je n’en sors plus ! Bien sûr, peu d’auteurs chinois sont traduits en français, mais ils sont de plus en plus accessibles au moins en anglais. Je me suis passionnée pour la trilogie de Liu Cixin, Le Problème à trois corps (ce premier tome est suivi de La Forêt sombre et de La Mort immortelle). J’ai apprécié la série Netflix, assez fidèle au premier tome même s’il est considérablement « occidentalisé », mais le livre est d’une richesse incroyable. Il faut un peu de souffle pour s’attaquer à cette lecture, car ce sont trois tomes de 800 à 1 000 pages, mais puisque l’article précédent vous a permis de retrouver votre capacité d’attention, ce ne sera pas un problème ;-) Le livre vous fait voyager à la fois dans des univers historiques et des mondes inventés avec une incroyable richesse de détails, qui pour autant ne perd pas le lecteur. L’auteur est d’une créativité et d’une inventivité saisissantes, sans jamais sembler invraisemblable. Bref, c’est un vrai coup de cœur.
Qui suis-je ?
Je suis Florence Meyer, consultante en management, coach et auteur. HPI et membre de Mensa France, je coache des surdoués : Je les aide à utiliser leur plein potentiel dans leur vie professionnelle et personnelle. Ce sujet vous parle ? Contactez-moi à champdupossible@gmail.com !