L’hypersensibilité émotionnelle est souvent citée comme faisant partie des traits typiques des HPI. Elle se caractérise par une réceptivité élevée aux stimuli, à l’ambiance, à la communication non verbale. La psychiatre Perrine Vandamme mentionne également “une forte ingérence d’ordre émotionnelle dans la pensée analytique”. Les HPI sont-ils réellement plus sujets à l’hypersensibilité émotionnelle que la moyenne ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’existe pas de consensus sur le sujet. Voici deux tentatives de réponse :
1ère réponse : les HPI ne sont pas plus sujets à l’hypersensibilité que la moyenne
Il existe deux échelles pour évaluer l’intensité des traits émotionnels : L’Affect Intensité Mesure (AIM) et l’OverExcitability Questionnaire (OEQ). Il apparaît que 15 à 20 % de la population présente des traits d’hypersensibilité émotionnelle et que cette proportion serait similaire chez les HPI.
Comment s’expliquer que les HPI en aient une perception différente et se sentent davantage touchés par l’hypersensibilité émotionnelle que la moyenne ? La psychologue clinicienne et chercheuse Sophie Brasseur avance l’hypothèse que c’est le fruit d’un biais cognitif : le traitement cognitif du ressenti émotionnel par le HPI occupe plus de place que le ressenti lui-même, lui laissant ainsi penser que son ressenti émotionnel est plus envahissant.
2nde réponse : si, les HPI y sont davantage sujets
Pour la psychiatre Perrine Vandamme, citée plus haut, les profils HPI sont davantage sujets à l’hypersensibilité émotionnelle. Elle s’appuie, non pas sur une étude scientifique, mais sur l’observation empirique de ses patients HPI. Elle explique cette plus forte sensibilité par l’hyperesthésie qui caractérise les profils HPI : le HPI est davantage réceptif aux stimuli externes (sensoriels et émotionnels), il les traite de manière plus rapide et plus profonde que la moyenne en raison de la plus forte connexion entre ses deux hémisphères. Ce traitement peut, chez des personnes qui n’ont par exemple pas perçu de sentiment de sécurité pendant leurs premières années de vie, transformer l’hyperesthésie en hypersensibilité.
En outre, il est possible que les facultés cognitives du HPI lui aient permis de trouver des stratégies de compensation à son hypersensibilité émotionnelle et que celle-ci soit ainsi moins envahissante et moins visible, bien que présente.
En conclusion, la question de l’hypersensibilité émotionnelle chez le HPI n’est pas tranchée. Mais quoi qu’il en soit, le HPI qui se sent envahi par une hypersensibilité gagnera à engager un travail de psychothérapie pour davantage “apprivoiser” ses émotions et éviter qu’elles ne le poussent vers une dépression, un burn-out ou encore un verrouillage excessif de ces émotions.
Source : Le Haut Potentiel Intellectuel chez l’adulte, Jean Vion-Dury, Gaëlle Mougin et Déborah Chamouilli, PSN- Psychiatrie, Sciences humaines, Neurosciences, 2022.
Citation inspirante
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