Employez le mot “routine” ou “habitude” avec un surdoué et il réagira probablement de manière plutôt négative. Carlos Tinoco parle même d’une “phobie de l’ennui et de la routine” souvent présente chez les surdoués. Mais une précision s’impose, il parle des “routines creuses”, celles qui sont dépourvues de sens. Vous savez, comme la réunion d’équipe du lundi matin qui a lieu même si aucun sujet spécifique n’est à l’ordre du jour.
Il existe en revanche des routines qui ont du sens et une réelle utilité : les routines qui permettent d’alléger sa charge mentale. Ce sont ces décisions que vous avez prises une fois pour toutes, pour vous épargner d’y gaspiller de la charge cognitive.
L’exemple le plus souvent cité est celui de Steve Jobs qui avait décidé de s’habiller toujours de la même façon. Mais peut-être aimez-vous choisir vos vêtements et profiter de la variété. Vous pouvez probablement identifier des domaines de votre vie quotidienne, tant personnelle que professionnelle, où des routines vous seraient utiles. Par exemple, vous prenez toujours le même petit déjeuner (cela simplifie aussi les courses à faire !), vous suivez le même itinéraire pour aller travailler, vous préparez vos affaires de sport la veille au soir pour ne pas être tenté de renoncer (ou du moins pour limiter ce risque !), vous vous programmez un cinéma le dimanche soir en famille ou entre amis pour ne pas passer la soirée à appréhender la semaine à venir, vous réalisez vos tâches professionnelles dans le même ordre lorsque c’est possible, etc.
Vous craignez de sombrer dans l’ennui ?
Cette crainte est probablement surévaluée :
vous pouvez transformer l’adoption de routines en un exercice ludique, comme le fameux “le lundi, c’est raviolis”…
vous pouvez bien évidemment sortir de votre routine de temps à autres, vous apprécierez d’autant plus le changement.
Si l’ennui survient, acceptez-le, laissez-lui de l’espace. Une certaine dose d’ennui nous est nécessaire pour stimuler la créativité.
Quels bénéfices pouvez-vous en attendre ?
Vous en tirerez des avantages énormes en termes de préservation de vos capacités cognitives ! Les routines limitent le risque de surchauffe de votre cerveau, car elles réduisent le nombre de décisions à prendre. Vous pouvez ainsi fonctionner en mode “automatique” pour des activités qui apportent une faible valeur ajoutée à votre vie et préserver vos facultés mentales pour des sujets complexes et importants. Vous n’avez pas eu à choisir entre confiture à la fraise, miel ou Nutella, car vous avez opté une fois pour toute pour la gelée de groseille et vous voilà plus frais et dispo pour aborder le reste de la journée !
Repérez les domaines de votre vie quotidienne où les choix finissent par vous peser. Ils peuvent varier d’une personne à l’autre. Testez, voyez ce qui fonctionne plus ou moins bien pour vous, ajustez et réitérez !
L’outil de la semaine : la carte mentale
Peut-être êtes-vous déjà familier de la carte mentale (ou carte heuristique). Elle est à mes yeux un outil important pour les HPI, car son principe reflète le fonctionnement en arborescence du cerveau. Ce fonctionnement n’est pas propre au surdoué, mais il est particulièrement développé chez lui. La carte mentale est un schéma qui aide à représenter des liens entre différentes idées. Au coeur de l’arborescence se trouve le sujet général de la carte. Idéalement, il est résumé en un mot clé et illustré, mais ce peut être aussi une question, comme “Comment améliorer notre chaîne logistique ?” ou encore le titre d’une conférence à laquelle vous assistez. Au fur et à mesure de la prise de note, vous organisez les points clés par branches, sous-branches, sous-sous branches, etc. en fonction de leur lien entre eux.
Outre le fait qu’elle permet d’organiser ses idées de façon plus pertinente que par une liste verticale qui ne fait pas apparaître de relations, elle présente aussi le mérite de solliciter plus d’aires de notre cerveau par son côté graphique. Certains en font de véritables oeuvres d’art !
Pour ma part, je l’utilise en mode analogique (il existe de nombreux logiciels qui vous aideront à les réaliser de façon numérique si vous préférez), pour :
prendre des notes (livres, conférences, etc.) ;
animer des brainstormings ;
structurer un projet ;
concevoir le plan d’un livre.
Ses applications vont bien plus loin, notamment dans le domaine de la pédagogie. Alors à vos feutres !
Qui suis-je ?
Je suis Florence Meyer, consultante en management, coach et auteur. HPI et membre de Mensa France, j’ai une majorité de surdoués parmi les personnes que j’accompagne en coaching. Je les aide à utiliser leur plein potentiel dans leur vie professionnelle et personnelle. Ce sujet vous parle ? Contactez-moi à champdupossible@gmail.com !