Les HPI ont une facilité naturelle à poser des questions. Ils sont curieux de leur environnement et ils cherchent à en comprendre le mode de fonctionnement. Ils sont également prompts à remettre en cause des idées reçues et à en questionner les fondements… ce qui peut énerver leur entourage, mais qui présente bien des vertus !
Toutefois, ils ne savent pas toujours tirer parti de ce talent, notamment parce que :
Ils ignorent tout simplement qu’ils ont ce talent, car ils ont intégré très tôt (dès la maternelle), que l’on n’embête pas les adultes avec des questions auxquelles ils ne savent pas répondre. Les fillettes de 4 ans posent en moyenne 300 questions par jour à leurs parents (!) et le chiffre s’effondre lorsqu’elles entrent à l’école (les garçons posent un peu moins de questions). Le phénomène de rétention des questions ne s’améliore pas dans l’environnement de travail où renchérir après un “Il n’y a pas de questions ?” n’est pas de bon ton.
Ils n’ont pas appris à poser de “bonnes questions”. De fait, toutes les questions ne se valent pas et, sans tomber dans la caricature, il existe de “bonnes questions” et de “mauvaises questions”. Ces dernières mettent fin à l’exploration, ce sont typiquement les questions fermées, mais aussi certains “pourquoi”.
D’où l’intérêt de travailler son aptitude à poser des questions puissantes.
Qu’est-ce qu’une “question puissante” ?
C’est une question ambitieuse, qui tout à la fois incite à passer à l’action, fait évoluer notre manière de voir un sujet et peut servir de catalyseur au changement. Elle conduit à des résultats tangibles et à un changement. Elle suscite encore plus de questions, là où une réponse aurait tendance à clore le débat.
Le “pourquoi ?” est-il une question puissante ?
Sous certaines conditions…
Nous avons souvent le réflexe du “pourquoi”. S’en contenter ne produit pas toujours des effets positifs : votre interlocuteur risque de se sentir mis en difficulté et d’adopter une posture défensive qui s’illustrera soit par un comportement de fuite “je ne sais pas, on a toujours fait comme ça”, soit par un ton agressif “c’est comme ça, tu n’y changeras rien et ne t’avise pas de faire autrement”.
Voyez plutôt le “pourquoi” comme un point de départ que vous pouvez compléter par :
au moins 4 autres “pourquoi” pour aider à aller au-delà des premières réponses convenues et automatiques et à atteindre les causes profondes. C’est la fameuse méthode des 5 pourquoi de Toyota, à pratiquer de préférence avec des personnes averties, sinon, vous risquez de passer encore plus pour un hurluberlu !
un “comment…” et / ou un “et si,…” pour poursuivre la démarche exploratoire.
Quelques exemples de questions puissantes
comment cette information se connecte-telle avec ce que je sais déjà ?
comment sait-on si c’est vrai ou faux ?
et si on regardait depuis un autre point de vue ?
y a-t-il un modèle, un schéma, une répétition à repérer ?
pourquoi est-ce important (pour vous, pour moi, pour notre organisation, etc.) ?
si vous dites oui à ceci, à quoi devrez-vous dire non ? (question tirée du livre “10 minutes pour coacher ses collaborateurs” de Michael Bungay Stanier)
que se passerait-il si je faisais l’inverse de ce que j’ai l’habitude de faire ? (question recommandée par Tim Ferriss).
La liste est loin d’être exhaustive et je vous invite à faire votre propre liste. Vous avez probablement vos questions préférées !
Recommandation de lecture
Si le sujet des questions vous intéresse et que vous lisez en anglais, je vous recommande “A More Beautiful Question” de Warren Berger. L’ouvrage porte plus particulièrement sur l’opportunité de se poser les bonnes questions en entreprise pour innover et apprendre de ses expériences, mais il est bien évidemment transposable à la vie personnelle. Je reprends souvent les notes que j’ai prises de cet ouvrage, car j’y trouve constamment matière à réflexion ainsi que des exemples de bonnes pratiques.
Citation inspirante
Ce n’est pas la réponse qui éclaire, mais la question. Eugène Ionesco
Qui suis-je ?
Je suis Florence Meyer, consultante en management, coach et auteur. HPI et membre de Mensa France, j’ai une majorité de surdoués parmi les personnes que j’accompagne en coaching. Je les aide à utiliser leur plein potentiel dans leur vie professionnelle et personnelle. Ce sujet vous parle ? Contactez-moi à champdupossible@gmail.com !
d'où la puissance du Codev, seule technique de réunion où on se pose collectivement des questions avant de chercher des solutions !