Vous vous en êtes aperçu en côtoyant d’autres HPI, le terme regroupe des types de personnalités et de profils très variés, mais qui ont en commun d’avoir un fonctionnement cognitif spécifique (que j’ai développé dans ce post).
Georges Betts et Maureen Neihart ont étudié des enfants et adolescents HPI pendant plusieurs années pour en repérer des grandes catégories. Leur étude présentait à l’époque (1988) le mérite d’offrir une vue holistique du Haut Potentiel Intellectuel au lieu de ne se concentrer que sur une ou deux de ses manifestations. Ils ont pu en dégager 6 profils :
le “successful” / le performant
Ce profil rassemble 90 % des HPI. Ils ont compris comment fonctionne le système scolaire et ont intégré les attentes de leurs parents : ils sont bons élèves, savent comment obtenir de très bonnes notes, cherchent à être appréciés des adultes et traversent une scolarité sans histoire. Par peur de prendre des risques, ils risquent de brider leur créativité et par souci de conformisme social, ils perdent une partie de leur autonomie.
le “challenging” / l’exigeant
À la différence du profil précédent, lui se fait remarquer par sa créativité et sa capacité à défier normes et autorité. Il peut se montrer déterminé, voire têtu, sarcastique, confrontant. Il est souvent dans le conflit tant à l’école qu’à la maison. Il est également en lutte avec lui-même et peut souffrir d’une faible estime de soi, car ses talents et capacités hors normes ne sont pas reconnus. Il a besoin d’autonomie pour investir les sujets qui le passionnent.
le “underground” / le clandestin
Il est par définition difficile à repérer, car il dissimule ses capacités pour mieux s’intégrer. Il se fond dans la masse et se sent coupable de ses facilités intellectuelles. Cette dissimulation de ses centres d’intérêts atypiques apparaît le plus souvent au collège, lorsque le besoin d’appartenance est particulièrement élevé. Il touche plus les filles que les garçons (chez qui il survient plus tardivement).
le “drop out” / le décrocheur
Il est en colère contre ses parents, contre le système et contre lui-même, car il se sent incompris voire rejeté. Cette colère peut s’exprimer par des comportements de mise en retrait ou par de la confrontation. En classe, il ne participe pas, voire finit par sécher les cours. Parfois aigri et doté d’une faible estime de soi, ce profil est souvent repéré tardivement.
le “double-labeled” / la double étiquette
Il souffre de difficultés d’apprentissage ou d’une forme de handicap physique ou émotionnel qui rendent le repérage du HPI difficile, car l’entourage se focalise sur les difficultés et non sur les aptitudes. Il a des besoins spécifiques qui le pénalisent à l’école. C’est la double peine : il est stigmatisé par son handicap et n’est pas encouragé à tirer parti de son potentiel.
le “autonomous learner” / l’étudiant autonome
À l’instar du performant, il a très bien compris comment fonctionne le système, notamment scolaire. Mais lui ne cherche pas à s’y conformer à tout prix. Il cherche avant tout à répondre à ses propres besoins d’apprentissage et sait comment se fixer des objectifs et les atteindre. Il a pris conscience de sa puissance et ne dépend pas des autres pour se réaliser. Il est souvent doté d’un fort leadership.
Cette grille de lecture n’est probablement pas parfaite, mais elle présente le mérite de sensibiliser à la diversité de profils et d’aider à comprendre pourquoi certains passent sous le radar pendant si longtemps.
Enfin, dans la suite de l’article académique, différentes pistes d’accompagnement à l’école et à la maison sont proposées en fonction du profil.
Vous êtes-vous reconnu dans un de ces profils ? Peut-être êtes-vous passé d’un profil à un autre avec l’âge, l’expérience et un travail sur soi ?
Citation inspirante
Mon habitude de consacrer beaucoup plus de temps à l’apprentissage et à la réflexion qu’à l’action n’est pas le fruit du hasard. Charlie Munger (associé de Warren Buffet et milliardaire)
Qui suis-je ?
Je suis Florence Meyer, consultante en management, coach et auteur. HPI et membre de Mensa France, j’ai une majorité de surdoués parmi les personnes que j’accompagne en coaching. Je les aide à utiliser leur plein potentiel dans leur vie professionnelle et personnelle. Ce sujet vous parle ? Contactez-moi à champdupossible@gmail.com !
Merci du partage! Ce serait intéressant d'actualiser cette étude, car au vu des challenges de l'école depuis déjà quelques décennies, il est certain que ces profils peuvent être reliés à bon nombre d'élèves, HPI ou non...c'est davantage à mon sens une classification à corrélation socio-professionnelle que cognitive (idem avec les biais du test QI). Me concernant je me contentais de briller par mes notes et de m'écraser pour tout le reste, clandestine underground performante en masking. :) Heureuse de ne plus revivre l'école ! ( mais j'aurais bien aimé lire cette classification à l'époque, quand j'étais en CM1!)
L'underground sans aucun doute, très souvent il revient. J'ai eu un passage dans l'exigeant juste après le test, mais l'underground est revenu depuis 😅